Obama candidat

La primaire démocrate s’est achevée hier soir sur une victoire historique de Barack Obama, même si Hillary Clinton a refusé de concéder sa défaite.

Le sénateur de l’Illinois va donc devenir le premier candidat noir à être investi par un des deux grands partis américains à une élection présidentielle.

"Ce soir je peux vous dire que je serai le candidat démocrate," a déclaré Barack Obama à Saint-Paul, dans le Minnesota, dans le hall même où se tiendra à la fin de l’été la convention républicaine.

Il a insisté sur le fait que les réformes que les démocrates allaient conduire s’il était élu n’allaient pas être menées à bien sans Hillary Clinton. De quoi peut-être alimenter les spéculations selon lesquelles Hillary Clinton pourrait le rejoindre comme vice-présidente pour l’élection générale. Selon la presse américaine, la sénatrice de New York aurait déclaré à des proches qu’elle était ouverte à l’idée. Il n’est pas évident cependant que cette perspective soit du goût du camp
Obama.

Au moment le plus attendu de son discours, celui où elle devait dire ce qu’elle allait désormais faire, Hillary Clinton a déclaré qu’elle "ne prendrait pas de décision ce soir". Devant des supporters réunis à New York, elle a précisé qu’elle consulterait les cadres du parti au cours des prochains jours avant de prendre une décision. Autour d’elle, la foule criait "Denver, Denver", la ville où va se tenir la convention démocrate fin août et où les supporters de Clinton voudraient que soit investi le candidat démocrate pour avoir le temps de renverser la victoire d’Obama.

Au cours de la journée, les superdélégués du parti, qui complètent le vote des délégués élus pendant les primaires Etat par Etat, ont été nombreux à rallier Barack Obama. Selon CNN, avant que ne soient comptés les scrutins du Montana et du Dakota du Sud, les deux derniers des 54 primaires du parti, Barack Obama n’était plus qu’à 4 voix du seuil de 2118 voix qui devait lui assurer l’investiture.

Le sénateur de l’Illinois ayant certes perdu le scrutin du Dakota du Sud face à la sénatrice de New York avec un peu moins de 10 points d’écart mais étant hier soir sur le point de remporter celui du Montana, il finit la primaire avec 2151 voix contre 1915 à Clinton, selon les calculs du Washington Post.

Hillary Clinton a toujours la possibilité de convaincre superdélégués de changer d’avis, car ceux-ci n’ont donné que des engagements verbaux. Mais la pression du parti pour qu’elle renonce va devenir très intense. Si la victoire était retirée à Obama, ses supporters seraient probablement révoltés et ne se déplaceraient pas pour le candidat démocrate lors de l’élection générale face à John McCain.

Le candidat républicain depuis déjà plusieurs mois a d’ailleurs désigné Barack Obama hier soir comme son opposant à l’élection de novembre. Près de La Nouvelle Orléans, devant un petit auditoire qui contrastait avec ceux de Clinton et surtout d’Obama qui s’exprimaient après lui, John McCain a cherché à se distancer du président George W. Bush et a plaidé que le changement promis par Barack Obama n’allait pas dans la bonne direction. "Ce n’est pas de ce genre de changement auquel nous pouvons croire" a-t-il scandé.

A Saint-Paul, Barack Obama a fait valoir que John McCain a été largment d’accord avec les décisions du président Bush et que sa candidature ne représentait donc pas le choix du changement.